Baromètre annuel Havas Horizons Financer la croissance africaine à horizon 2030 perception des investisseurs internationaux

C’est sous un signe flatteur et encourageant, tout droit sorti du positionnement historique du groupe Havas « To better Together » que cette nouvelle édition a été envisagée, une invitation à penser l’avenir pour le construire ensemble, au lendemain d’une pandémie qui continue à faire parler d’elle, pire, qui a redistribué les cartes et obligé les nations à reconsidérer un bon nombre de réflexes business, valables peut être avant 2019, mais caduques aujourd’hui.

Créer des liens pérennes pour construire, ensemble un avenir économique durable, inclusif et prospère, une thématique chère aux investisseurs interrogés qui appellent à la constitution d’un marché continental intégré, favorisant les échanges internes, les projets d’infrastructures transnationaux, comme la diversification des économies africaines. Comment ? En comprenant les tendances de fond, liées à l’innovation, à la dynamique démographique, à la transition énergétique, aux nouveaux modèles agricoles et aux infrastructures, et permettre in fine, aux entrepreneurs et innovateurs africains de pouvoir déployer toute leur créativité, leur ingéniosité, leur énergie, pour le bénéfice de toutes et de tous.

Dans cette édition, malgré les inquiétudes classiques, redondantes… devenues à force, chroniques, les investisseurs affichent des sentiments d’optimisme et de réassurance, car après tout, nombreux sont les atouts, les opportunités et les avantages, qui rendent attractive l’image du continent et lui redonnent de nouvelles perspectives de développement.

LES INVESTISSEURS RESTENT OPTIMISTES SUR LA CROISSANCE DU CONTINENT AFRICAIN

Cette année encore, les investisseurs internationaux (84,9%) réaffirment leur optimisme et renouvellent leur confiance quant aux perspectives économiques du continent à horizon 2030. L’Afrique est toujours perçue comme une région particulièrement attractive. On note toutefois que cet optimisme est en légère baisse (il était de 100% en 2015 et de 92% en 2018) marquant ainsi le passage de l’ère de l’afro-optimisme à celle de l’afro-réalisme.

L’AFRIQUE DE L’EST REPRÉSENTE DÉSORMAIS LE PLUS FORT POTENTIEL DE CROISSANCE

Des disparités perdurent entre les grandes régions où les investisseurs souhaitent renforcer ou maintenir leurs investissements. L’Afrique de l’Est est considérée comme la région avec le plus fort potentiel de croissance avec 89,6%, suivi de l’Afrique de l’Ouest (79,2%) et de l’Afrique du Nord (77,8%). L’Afrique centrale demeure la région la moins attractive (58,3%). Principal changement notable avec l’étude 2018, l’Afrique de l’Ouest recule à la deuxième position.

LE RWANDA, NOUVEAU PAYS LE PLUS ATTRACTIF AUX YEUX DES INVESTISSEURS

Le top 3 des pays des pays les plus attractifs consacre cette année le Rwanda (48%) le Nigéria (24,3%) et l’Éthiopie (21,6%). La Côte d’Ivoire et le Kenya, sortent du trio de tête par rapport aux études de 2015 et 2018. On notera la progression fulgurante du Rwanda qui passe de la 12ème place en 2015 à la 1ère place du classement dans cette édition.

DE NOUVEAUX SECTEURS D’ACTIVITÉS PROMETTEURS

Les secteurs les plus prometteurs à horizon 2030 ont fortement évolué depuis 2015. Les favoris sont désormais les infrastructures (62,6 %), l’agriculture (60,6 %) et les TICs (49%), à l’image des besoins du continent en matière de développement face aux enjeux démographique, alimentaire et technologique. En comparaison avec 2015 et 2018, les services financiers, le transport logistique, la grande distribution et l’énergie sont en retrait.

TROIS PRINCIPAUX DÉFIS À RELEVER POUR AMÉLIORER L’ATTRACTIVITÉ DU CONTINENT

Les investisseurs interrogés considèrent comme principaux défis auxquels le continent doit faire face pour améliorer son attractivité : l’amélioration de la qualité des infrastructures (53,5%), l’accès à l’éducation (50,7%) et la lutte contre l’instabilité politique (49,3%). Ces résultats se rapprochent de ceux enregistrés dans les éditions précédentes.

LES PRINCIPAUX FREINS À L’INVESTISSEMENT DEMEURENT

Pour près de 89,6% des sondés, la mauvaise gouvernance, l’instabilité politique et l’insécurité (57,5%), la faible qualification de la main d’œuvre (54,4%) demeurent des freins à l’investissement. Ces résultats font écho à ceux de 2015, montrant ainsi le besoin récurrent de traiter ces problématiques majeures pour l’avenir du continent.

LA STRUCTURATION D’UN MARCHÉ UNIQUE, NOUVEAU MOTEUR DES INVESTISSEMENTS

La nouvelle principale raison d’investir en Afrique à horizon 2030 est le développement de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (46,5%). L’émergence d’une classe moyenne (43,1%) et la volonté de se positionner sur des marchés d’avenir (33%) restent, comme en 2015 et 2018, des éléments importants dans la prise de décision des investisseurs.